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  En Irlande, Le Rejet De LA Demission De Deux Eveques Relance LA Polemique

la-Croix
August 18 2010

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2435877&rubId=4078

Le refus du pape annonce la semaine derniere d’accepter la demission de deux eveques du diocese de Dublin cites dans des affaires d’abus sexuels provoque l’incomprehension et la colere des associations de victimes

Fortement ebranle ces derniers mois par les scandales de pedophilie, le diocese de Dublin est une nouvelle fois en emoi. Dans une lettre aux pretres datee du 10 aout, Mgr Diarmuid Martin, son archeveque, a annonce que le Vatican avait finalement refuse la demission posee en decembre dernier par Mgr Eamonn Walsh et Mgr Raymond Field.

Les noms des deux eveques auxiliaires apparaissaient dans le rapport Murphy du 26 novembre 2009, qui denoncait le silence de la hierarchie irlandaise sur les crimes pedophiles commis par des pretres pendant plus de trente ans dans le diocese de Dublin.

Annoncee en deux lignes lapidaires, la decision a ete recue par l’opinion comme un pas en arriere du Vatican, apres la fermete et la transparence affichees ces derniers mois : « Ce refus montre une fois de plus que vous considerez la conservation des structures de l’Eglise comme une priorite plus grande que l’exigence de verite », a tempete Colm O’Gorman, fondateur de l’association de victimes One in Four.

"Les gens attendent des explications"

Un groupe de catholiques a porte samedi 14 aout a la nonciature une lettre adressee au pape pour qu’il revienne sur sa decision. « Les gens, en particulier les survivants, attendent des explications », a souligne Marie Collins, une autre victime. Le diocese de Dublin, pas plus que le Vatican, n’ont voulu donner de plus amples eclaircissements.

Cinq eveques avaient ete cites dans le rapport Murphy. Rome avait accepte la demission de deux d’entre eux, Mgr Donal Murray, en decembre, et Mgr Jim Moriarty, en avril. Un cinquieme, Mgr Martin Drennan, eveque de Galway, avait refuse de partir.

Mgr Eamonn Walsh et Mgr Raymond Field, quant a eux, avaient d’abord soutenu que « s’ils sentaient qu’ils avaient mal agi, ils demissionneraient aussitot ». Sous la pression populaire, ils avaient fini par ceder, la veille de Noel, pour « aider a apporter la paix et la reconciliation du Christ aux victimes d’abus sexuels ».

Double discours ?

Cette difference de traitement s’explique sans doute par les degres divers de responsabilite exposes dans le rapport. De fait, si elle citait nommement Mgr Walsh et Mgr Field, la commission Murphy ne les accusait pas lourdement. « Mgr Field a ete nomme auxiliaire de Dublin en 1997. La commission Murphy a date le debut du changement de politique diocesaine en matiere de crimes pedophiles a 1996 », explique a La Croix David Quinn, editorialiste irlandais et directeur de l’institut Iona, observatoire de la vie sociale et religieuse du pays.

Quant a Mgr Walsh, il fut averti par une assistante sociale d’un abus sexuel commis par un pretre. Mgr Walsh « lui conseilla d’ecrire au chancelier », mais ne poursuivit pas d’investigations supplementaires. En revanche, son action a ete reconnue irreprochable dans les cas d’affaires pedophiles lorsqu’il occupa par la suite la fonction d’administrateur apostolique dans le diocese de Ferns.

« Insister pour que ces eveques demissionnent serait une injustice », a plaide vendredi Nuala O’Loan, ancienne mediatrice de la police en Irlande du Nord, dans les colonnes du quotidien Irish Times : « Je ne pense pas que la decision du pape soit le signe d’un double discours, je crois plutot qu’elle indique qu’il y a eu une analyse precise de ce qui est vraiment arrive et de ce que dit exactement le rapport Murphy. »

 
 

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