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  Une Victime D'Abus En Cour Supreme

LCN
October 13, 2010

http://lcn.canoe.ca/lcn/infos/regional/archives/2010/10/20101013-065618.html


«L'Église essaie de défendre l'indéfendable. C'est inconcevable!»

Abusée sexuellement par un prêtre de la basse-ville de Québec alors qu'elle avait entre six et huit ans, Shirley Christensen se disait « nerveuse » mardi, moins de 24 heures avant que ses avocats ne plaident sa cause devant la Cour suprême.

Le plus haut tribunal du pays entendra les arguments de la mère de famille de 37 ans aujourd'hui, à Ottawa, après que la Cour supérieure et la Cour d'appel eurent tour à tour déclaré que la poursuite de 250 000 $ qu'elle a intentée en 2007 contre le curé Paul-Henri Lachance et l'archevêché de Québec était irrecevable, parce qu'elle était déposée plus de 25 ans après les gestes qu'elle a subis.

«Ça fait longtemps que j'attends ce moment, même si ce sera difficile de revivre tout ça encore une fois. Je ne me bats pas juste pour moi, mais aussi pour toutes les victimes de crimes sexuels au Québec qui sont dans la même situation. On est la seule province au Canada où les tribunaux imposent des délais aux victimes qui souhaitent être dédommagées par leur agresseur. C'est important.

«Mais j'ai du mal à comprendre que l'Église catholique essaie de défendre l'indéfendable jusqu'en Cour suprême. Au lieu de dire : y a des victimes qui ont subi des choses effroyables, on va les aider, elle affame les victimes et engraisse ses avocats», a-t-elle fait valoir au Journal de Québec.

Pédophiles protégés?

Paul-Henri Lachance, 79 ans, a été condamné à 18 mois de prison, à l'été 2009, pour s'être livré à des attouchements sexuels sur la victime à une quarantaine de reprises, de 1979 à 1981, au presbytère de la paroisse Sacré-Cœur.

À l'époque, elle en a parlé à ses parents qui se seraient fait dire de «ne pas ébruiter l'affaire, que le diocèse se chargerait de régler la situation à l'interne». Ce n'est qu'en 2006 que Shirley Christensen qui a obtenu de la Cour du Québec de pouvoir commenter l'affaire à visière levée en renonçant à l'ordonnance de non-publication qui protégeait son identité, a trouvé le courage de porter plainte à la police de Québec.

Mais en matière civile, les tribunaux québécois prévoient que pareil recours doit être intenté dans un délai de trois ans. Une balise qui protège les pédophiles, selon l'Association des victimes de prêtres. «Il faut que la Cour suprême change ça avec une décision historique pour permettre aux victimes comme Shirley de poursuivre», a ajouté sa présidente, France Bédard.

 
 

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