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Tarciennne : L'Abbe Ernesto Se Repent Au Mexique

By Emmanuel Wilputte
The Lavenir
April 16, 2013

http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=66688

Le procès de l'abbé Ernesto Rueda-Moreno a commencé. En l'absence de l'ancien curé de Tarcienne, retourné au Mexique.

L'abbé Ernesto Rueda-Moreno, de nationalité mexicaine, a exercé durant 3 ans comme curé de la paroisse Saint-Martin, à Tarcienne (Walcourt). Ce mardi, il était cité à comparaître devant le tribunal correctionnel de Dinant, pour des faits de moeurs, que l'on pourrait qualifier d'une gravité relative. On peut même écrire que si le prévenu n'avait pas d'ascendant moral sur sa victime mineure, il n'aurait pas eu à se défendre dans les prétoires.

Que lui reproche-t-on? D'avoir embrassé et enlacé une jeune paroissienne, issue d'une famille très croyante au sein de laquelle il était régulièrement accueilli.

Me Xavier Magnée, du Barreau de Bruxelles, intervient au nom des parties civiles. Le ténor plaide que certes, les attouchements ne sont pas gravissimes,mais ajoute qu'ils ont eu de terribles conséquences pour la jeune fille, hospitalisée, et qui a fait des tentatives de suicide. Me Magnée constate que le prévenu est retourné au Mexique : «Il paraît qu'il se trouve dans une paroisse de montagne, à quelques centaines de kilomètres de Mexico. S'il est parti en Amérique, c'est tant mieux pour chez nous!» Mais l'avocat voudrait tout de même savoir où se trouve l'abbé, exactement, ce serait tout de même intéressant si des dommages sont accordés par la Justice.

De partie adverse, l'avocat de la défense, Me Lefèbvre, doit bien reconnaître que lui non plus, ne sait pas exactement où se trouve son client. Tout juste peut-il donner une adresse e-mail. Lors d'une prochaine audience, le 18 décembre, le conseil complètera l'état civil du Mexicain, à l'occasion d'un dépôt de dossier, il l'assure. Comme il assure le tribunal de la bonne volonté du prêtre, disposé à se présenter devant les juges,si ces derniers le souhaitent.

«Excès de sentiments»

Me Lefèbvre plaide que les attentats à la pudeur sont limités à quelques baisers et accolades, sans aucune intention d'aller plus loin. Un «excès de sentiments» dont l'abbé Ernesto serait meurtri : «Son repentir peut difficilement être mis en doute. Croyez-moi, il a été dans un état déplorable pendant des mois». La défense réclame une suspension simple du prononcé de la condamnation, ou le sursis, à titre subsidiaire. Quant à une peine de travail : «Il reviendra, si besoin». Mais ce n'est pas évident. L'explication des gestes de son client : «Il avait 39 ans à l'époque des faits, il était prêtre depuis 11 ans. Pour la première fois, il a eu des sentiments qu'il n'a pas su maîtriser».

Avant la plaidoirie de Me Lefèbvre, le ministère public avait été nuancé dans son réquisitoire. Mme Fosseur, substitut, considère elle aussi que les gestes du prêtre ne sont pas gravissimes, en apparence. Mais le contexte est particulier : «Ils ont eu des conséquences importantes sur la victime. C'était une élève brillante, puis plus rien n'a été, jusqu'au dévoilement de l'affaire. Elle allait très mal. Elle a été trompée dans la confiance quelle avait, en un prêtre. Pour certains jeunes, cela n'aurait eu aucune conséquence. Mais elle fait partie d'une famille très croyante et très pratiquante. Le prévenu a été accueilli comme une personne de confiance, je dirais même comme une personne de référence».

Charlotte Fosseur requiert un an de prison, en raison de la qualité du prévenu. La représentante du Parquet ajoute que pour un éventuel sursis, elle s'en remet à la sagesse du tribunal. Le jugement sera mis en délibéré après le dépôt de dossier, programmé d'ici un mois.




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