BishopAccountability.org
 
 

Un Pretre Condamne a 18 Mois De Prison Ferme Pour Pedophilie

Le Parisien
September 12, 2014

http://www.leparisien.fr/faits-divers/amiens-un-pretre-condamne-a-18-mois-de-prison-ferme-pour-pedophilie-09-09-2014-4121773.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.com%2F

Le tribunal correctionnel d'Amiens a condamne ce mardi un pretre de 40 ans a trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour agressions sexuelles. | AFP

Un pretre de 40 ans a ete condamne mardi par le tribunal correctionnel d'Amiens a trois ans de prison dont 18 mois ferme pour des agressions sexuelles sur mineurs, commises pendant dix ans. Stephane Gotoghian a ete reconnu coupable au regard «de la gravite des faits commis au prejudice de cinq victimes (ndlr : quatre etaient parties civiles) alors qu'il avait autorite sur elles, sur dix ans (entre 2002 et 2012), et que toute dangerosite ne peut etre ecartee». Le tribunal a accompagne la peine d'un suivi socio-judiciaire de 5 ans.

«On aurait pu arreter ca bien avant», a regrette la procureure Francoise Dale dans son requisitoire. L'affaire «porte une atteinte majeure aux valeurs defendues par cette Eglise», a-t-elle ajoute, requerant quatre ans d'emprisonnement, dont la moitie ferme.

«C'est une grande satisfaction», a declare l'un des avocat des parties civiles Me Jerome Crepin. «On a senti une partie de la communaute religieuse, dans ses plus hautes spheres, qui souhaitait continuer, si ce n'est a etouffer ces affaires, a regler ce type de probleme en famille. Au-dela des principes qui regissent l'Eglise, il y a la loi qui nous regit tous», a-t-il souligne.

Jamais suspendu par l'eveque malgre des temoignages

Outre la parole donnee aux victimes, le proces a vu temoigner l'archeveque de Besancon, Jean-Luc Bouilleret, ancien superieur hierarchique du prevenu.

Malgre des rumeurs persistantes, malgre le temoignage de trois abbes qui ont declare avoir prevenu oralement celui qui etait alors eveque d'Amiens, ce dernier a simplement retire Stephane Gotoghian des fonctions en contact avec des adolescents, mais ne l'a jamais suspendu. Apres un entretien avec une famille qui lui a signale des «faits» entre leur fils et le pretre, il a prevenu le procureur qui n'a pas lance d'enquete, faute de details.

A aucun moment, l'eveque n'a demande de precisions sur les faits ni sur l'age de l'enfant. «Je n'ai pas l'impression d'avoir ete leger, j'ai l'impression de ne pas avoir eu suffisamment d'informations», s'est defendu l'ecclesiastique, qui s'est dit «catastrophe» par cette affaire.

L'accuse a presque tout reconnu

Les quatre victimes qui se sont portees parties civiles -- dont deux agees de moins de quinze ans a l'epoque des faits -- viennent de bonnes familles amienoises tres pratiquantes dans lesquelles Stephane Gotoghian «s'est introduit avec sa bonhomie, son statut de pretre», a de son cote denonce l'avocate de trois des victimes, Me Anne-Sophie Baert.

C'est la plus jeune des victimes, alors mineure, qui a brise le silence en 2012, alors que sa cousine l'interrogeait sur des messages deplaces recus du pretre.

L'adolescent raconte pour la premiere fois un schema qui se revelera recurrent chez les victimes : une invitation au cinema et des caresses, dans le noir, sous un manteau, par-dessus la toile du pantalon.

L'accuse a reconnu presque tout. Il a refute avoir tente de passer la main sous le tissu. Il a refute surtout les faits les plus graves rapportes par le frere aine de ce premier temoin, des faits anterieurs : des attouchements dans le lit d'une chambre d'amis du prevenu, chez qui l'adolescent etait venu reviser le bac.

Il renonce a faire appel

«C'est abominable», a repete Stephane Gotoghian au sujet de ses actes, se qualifiant meme de «monstre», lors de l'audience.

Il a parle a plusieurs reprises d'une «attention forte, qui a derape», d'un «deraillement complet». Il a dissocie systematiquement son etat d'esprit de l'epoque de la prise de conscience qu'il a eue lors de sa confrontation avec les deux premieres victimes declarees.

Jamais, soulignent les parties civiles, le prevenu n'a demande aux adolescents de ne rien dire, preuve de son ascendant sur eux.

«On lui a fait un peu payer le fait d'etre pretre», a regrette le conseil de la defense, Me Jacques Tremolet de Villers. L'avocat ne fera pas appel, malgre une peine qu'il trouve severe.

 

 

 

 

 




.

 
 

Any original material on these pages is copyright © BishopAccountability.org 2004. Reproduce freely with attribution.