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Pédophilie dans l’Eglise : Les quatre révélations de l’émission « Cash investigation » diffusée ce soir

By Lucie Bras
20 Minutes
March 21, 2017

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Le Pape François 1er lors d'une canonisation le 16 octobre 2016.
Photo by ANDREAS SOLARO

[Pedophilia in the Church: The four revelations of the program "Cash investigation" broadcast tonight. What is astonishing in this documentary is the silence around the priests faced with accusations of sexual abuse of children.

Mediapart et la société de production Premières Lignes ont enquêté pendant un an pour comprendre comment l’Eglise française fait face aux affaires de pédophilie de ses prêtres. Silence, secret et mutations à l’autre bout du monde, les journalistes ont décortiqué ces processus grâce à une enquête d’un an. 20 Minutes a eu accès à ce documentaire en avant-première. Voici ce que nous avons retenu de l’émission diffusée ce mardi soir à 21h sur France 2.

La loi de Dieu plutôt que celle des hommes 

Ce qui étonne dans ce documentaire, c’est le silence autour des prêtres concernés par des accusations d’abus sexuels sur enfants. Mediapart révèle que 25 évêques, dont cinq toujours en poste, ont méthodiquement couvert pendant des années 32 auteurs d’actes pédophiles.

Explication : la dénonciation passe après la loi de Dieu. « Nous avons un devoir de charité par rapport à un frère prêtre. Il faut lui donner une chance de se repentir et de faire amende honorable », explique un témoin qui a souhaité rester anonyme. En bref, l’Eglise préfère le pardon plutôt que l’action en justice.

Et pour cause : « On n’exclut personne de l’Eglise », souligne Mgr Crépy, responsable de la cellule de lutte contre la pédophilie au sein de l’Eglise française. « Vous n’êtes pas prêt à être partie civile, aux côtés des victimes ? », demande Elise Lucet. « Non », répond-il.

La solution géographique : déplacer le prêtre pour l’éloigner des affaires

L’Eglise a trouvé le moyen d’étouffer les scandales : pour éviter que les prêtres coupables d’abus sexuels ne soient empêtrés dans des procédures judiciaires, elle les déplace dans un autre diocèse, où le cas est inconnu.

Souvent, les prêtres changent même de continent. L’Afrique fait partie des destinations privilégiées pour ces déplacements. Avec ses 200 millions de fidèles, le continent présente aussi l’« avantage » de compter plusieurs pays francophones. C’est le cas du père Albert, qui a violé l’un de ses jeunes croyants pendant six ans.

« En Guinée, j’étais un peu comme un intouchable, je ne veux pas dire que j’étais au-dessus des lois. je me sentais invulnérable », explique-t-il dans le document. Aujourd’hui, il vit dans un monastère au Puy-en-Velay (Haute-Loire). « Ici, je n’ai plus les mêmes tentations ou occasions », concède-t-il.

Des prêtres condamnés sont toujours en relation avec des mineurs 

L’Eglise assure que les prêtres ayant commis des actes pédophiles ne travaillent plus en relation avec des mineurs. Cash investigation démontre que c’est vœu pieux : exemple avec le père Didier, condamné à six ans de prison pour agressions sexuelles sur dix victimes dans les années 90.

Quand les journalistes l’ont rencontré, il exerçait toujours dans une paroisse lyonnaise, au contact quotidien de fidèles de tous âges. Même inquiétude concernant le père Emmanuel, soupçonné de viol à Bertoua au Cameroun. Muté à Bologne, en Italie, il vit parmi la communauté Saint-Jean, dans les mêmes locaux qu’un cours d’éveil au théâtre pour les enfants. Prêtres et apprentis comédiens de moins de 18 ans se croisent dans les couloirs tous les jours.

Le Pape lui-même aurait couvert un prêtre soupçonné de pédophilie

Quand il s’appelait encore Jorge Mario Bergoglio, le Pape François aurait tenté de couvrir un scandale de pédophilie. Et il ne s’agit pas de n’importe quelle affaire : c’est celle du père Grassi, une icône médiatique de la religion catholique. Une célébrité.

Jusqu’au jour où une émission de télévision enquête sur de nombreux abus sexuels sur les enfants de la fondation Les enfants heureux qu’il a créée en 1993. Lors du procès, l’archevêque Bergoglio commande une contre-enquête qui va jusqu’à questionner l’orientation sexuelle des enfants et demande l’absolution du père Grassi. Le prêtre a été condamné à 15 ans de prison en 2009. Dans le documentaire de Cash investigation, les victimes accusent le Pape d’être resté « sourd » à leur détresse.




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