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Le diocèse d'Orléans en pointe contre la pédophilie

By Florence Méréo
Le Parisien
June 10, 2017

http://www.leparisien.fr/societe/le-diocese-d-orleans-en-pointe-contre-la-pedophilie-10-06-2017-7036263.php

Mgr André Fort a été mis en examen pour non-dénonciation d’actes de pédophilie, après un signalement du nouvel évêque d’Orléans.
Photo by THIERRY BOUGOT

[Bishop André Fort was indicted for non-denunciation of acts of pedophilia to authorities after receiving a report of sexual abuse in the Orleans diocese.]

Un ex-évêque est mis en examen pour non-dénonciation. Une procédure rare.

Le silence n'est plus d'or dans l'Eglise. Pour ne pas avoir dénoncé à la justice des actes de pédophilie dont il avait été informé, l'ancien évêque d'Orléans (Loiret) a été mis en examen jeudi. André Fort, 81 ans, aujourd'hui retraité, était resté muet, même après avoir reçu Olivier, victime présumée d'attouchements en 1993 de la part d'un prêtre. Un tournant dans la lutte contre la pédophilie dans l'Eglise : depuis 2001, aucun évêque n'avait été mis en examen pour ne pas avoir dénoncé de tels faits. «On est très heureux. Le cœur de notre indignation, de notre combat, c'est le silence coupable de ceux qui savent mais ferment les yeux», commente François Devaux, président de l'association de victimes la Parole libérée.

Une cellule d'écoute des victimes

C'est Jacques Blaquart, le nouvel évêque, qui a saisi la justice sur les agissements présumés contre plusieurs mineurs de l'abbé Pierre de Castelet, lui-même mis en examen en 2012. L'an passé, il est monté d'un cran en rendant publique sa décision de retirer au prêtre incriminé ses délégations et en indiquant que ses prédécesseurs n'avaient pas porté plainte.

Il faut dire que depuis son arrivée en 2010, Jacques Blaquart, 65 ans, a fait du diocèse d'Orléans un pionnier de la lutte antipédophilie. Avant même que n'éclate l'affaire dite Barbarin (du nom du cardinal de Lyon accusé de ne pas avoir signalé des attouchements commis par un prêtre), le prélat a mis en place en 2014 la première cellule d'écoute de victimes, composée de psychologue, psychiatre, laïcs, prêtres...

Il a aussi été le premier, en octobre, à organiser une émouvante veillée de demandes de pardon et de réparations pour ceux qui ont été abusés. «Il ne se contente pas de mettre en place un site Internet ! Il est un des seuls, avec le diocèse de Montpellier, à envoyer des signaux clairs. Ils sont une poignée parmi les 11 000 membres du corps religieux à agir ainsi », confirme François Devaux. «Il y a cinq ans, M gr Blaquart a été directement interpellé par une victime. Il a été très très touché par ce que cette personne avait vécu et il a vu à quel point être entendu et accompagné par un responsable d'Eglise était important. Il y a toute une reconstruction à faire, y compris spirituelle», confie-t-on dans l'entourage de l'évêque.

Récemment, le diocèse a mis en place un groupe de parole qui se réunit une fois par mois. «Les victimes qui le souhaitent s'y retrouvent, échangent», note-t-on au diocèse. Malgré le peu de moyens, d'autres actions sont envisagées, notamment sur la prévention. «On réfléchit à une manière de sensibiliser les prêtres et éducateurs d'aumônerie et de catéchèse à ces questions car la prévention est essentielle.»




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