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Pédophilie, homosexualité, anarque, décès tragique: la religion dans la tourmente

Cameroun Web
July 14, 2017

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[Pedophilia, homosexuality, anarchy, tragic death: religion in turmoil.]

Outre la crise de la foi, l’église est au cœur de plusieurs scandales. Les églises sont empêtrées dans une série d'affaires d'abus au Cameroun. Quel en sera l’impact pour ces institutions?

1-L’église catholique dans la tourmente

Point de doute. L’Eglise catholique au Cameroun est, depuis quelque 30 ans frappée par une série d’assassinats de prêtres et religieuses. La dernière tragédie en date est la disparition de Mgr Balla, évêque de Bafia, dans des circonstances troubles.

Le 2 juin dernier, le corps sans vie de l’évêque a été extrait des eaux de la Sanaga. Pour de nombreux chrétiens catholiques, il s’agit d’une mort suspecte qui en rajoute à une longue série.

En 1997, selon Jeune Afrique, l’abbé Philippe Ambassa était accueilli dans un hôpital parisien, brûlé au deuxième degré après avoir échappé à une tentative d’assassinat. Avec ses visiteurs, relate le confrère, il évoquait la liste, déjà longue, de religieux qui avaient eu moins de chance que lui : l’abbé Joseph Mbassi, alors rédacteur en chef de l’Effort camerounais, retrouvé mort à Yaoundé en 1988, le père Antony Fontegh, tué à Kumbo (Nord-Ouest) en 1990, Mgr Yves Plumey, assassiné à Ngaoundéré (Adamaoua) en 1991, les sœurs Marie Germaine et Marie Léone, violées et tuées à Djoum en 1991, et le père Engelbert Mveng, tué à Yaoundé en 1995…

Depuis 1982, ils sont douze à avoir perdu la vie dans des circonstances troubles, sans que leurs meurtriers aient été débusqués. La nouveauté, cette fois, c’est l’attitude de l’Église, qui demande que toute la lumière soit faite, alors que jusqu’ici elle s’est montrée curieusement réservée. Tout en exigeant que l’État rende publics les résultats de l’enquête, Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala et président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, a évoqué « un clergé persécuté par des forces obscures et diaboliques » qui cherchent à ternir son image.

« Il est vrai que la récente diffusion d’un reportage télévisé de l’émission Cash Investigation, sur France 2, concernant la pédophilie, y compris au Cameroun, a entamé la crédibilité morale d’une Église qui tente de se positionner comme un recours éthique. Un assassinat en plus, en si peu de temps, c’est trop », affirmait pour sa part le père jésuite Ludovic Lado.

Outre ces morts de prêtres en série, l’Eglise catholique est au cœur d’un autre scandale : « il y a un énorme problème d’homosexualité au sein de l’Église catholique du Cameroun, que ni l’État ni l’Église ne reconnaîtront jamais publiquement.

De nombreux homosexuels dénoncés sont mis à mort, le pays, ex-colonie allemande influencée par l’article 175 du code pénal prussien, étant l’un des plus répressifs en la matière. Si l’évêque de Bafia a été sexuellement mutilé [comme le laisseraient supposer les résultats de l’autopsie], c’est une claire allusion à son éventuelle homosexualité » affirme Odon Vallet, spécialiste des religions.

Toujours à propos de la pédophilie dans l’église, l’ex-évêque d’Orléans ,Mgr André Fort, a été mis en examen pour n’avoir pas dénoncé des actes pédophiles d’un prêtre de son diocèse, qui a été mis en examen en 2012, selon l’Afp. « La décision de mise en examen de l’ancien évêque, parti à la retraite après son ministère à Orléans, a été prise par un juge d’instruction, suite à une décision de la chambre d’instruction d’Orléans, ont indiqué Mes Martin Pradel et Edmond-Claude Fréty, avocats de trois victimes présumées du prêtre, qui se sont portées partie civile », écrit l’Afp.


Qui poursuit qu’ « il s’agit du premier évêque mis en examen pour non dénonciation d’actes pédophiles depuis Mgr Pierre Pican, évêque émérite de Bayeux, condamné en 2001. L’ancien évêque d’Orléans, en poste de 2002 à 2010, était cité comme témoin assisté dans le cadre de l’instruction ouverte contre l’abbé Pierre de Castelet, mis en examen en 2012 après un signalement de l’Église ».

Pour l’Agence France presse, « les faits allégués remontent à 1993 et se seraient produits à l’occasion d’un camp du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) où officiait le prêtre en tant qu’aumônier, dans le sud-ouest de la France. Le prêtre était aussi aumônier des Scouts d’Europe. L’évêque qui a pris la succession de Mgr Fort à la tête du diocèse d’Orléans, Mgr Jacques Blaquart, avait signalé les faits à la justice après avoir été contacté par une victime en 2011 ».

Mgr Blaquart avait indiqué l’année dernière que «l’enquête en cours aurait mis en évidence huit ou neuf cas d’attouchements sur mineurs, sur des victimes âgées d’une douzaine d’années». Selon lui, le prêtre a reconnu les faits. Ces fait ne sont pas exhaustifs et émaillent la marche de l’Eglise catholique partout où elle se trouve.

2-L’Eec secouée par une crise postélectorale

Ailleurs, la crise sévit. Depuis la fin du synode général de Ngaoundéré du 17 au 23 avril 2017, l’Eglise évangélique du Cameroun est pour sa part secouée par une crise socio-médiatique. Au cours des travaux du Conseil synodal général extraordinaire du mercredi 10 mai 2017 à Douala, le président général sortant, Batomen Henga Isaac affirmait n’avoir jamais signé un quelconque pacte ou bu un moindre cadi au synode de Yabassi en 2009 lui commandant de céder la présidence de l’Eec au terme de son mandat à un fils sawa, notamment Priso Moungolé Richard, candidat malheureux à ce poste au synode de Ngaoundéré en avril 2017.

«Depuis le retour de Ngaoundéré, notre église fait l’objet de toutes les attaques. Il y a un assassinat médiatique contre ma personne. On m’accuse de n’avoir pas respecté une parole donnée. Moi, personnellement, je ne me reconnais pas dans le cadi de Yabassi. J’ai pesé de tout mon poids pour qu’un consensus soit fait autour des deux candidats en lice au poste de président par ailleurs deux frères sawa. Sans succès, les candidats eux-mêmes ont accepté d’aller aux urnes et le résultat, on le connait», soutenait mordicus le président général sortant de l’Eec.

A propos du schisme qui semble menacé cette église paradoxalement sous l’égide du Ngondo, Pr Hendje Toya, le président élu au synode de Ngouandéré levait l’équivoque : «le schisme dans l’église est une affaire doctrinale au sens stricte du terme. A ce que je sache, il n’y a pas de problème de doctrine dans notre congrégation pour qu’on parle aujourd’hui de schisme. Pour moi, il s’agit des émotions qui agitent les cœurs».

3-Le juteux business d’un pasteur évangélique

Né dans une famille animiste de la région de l’ouest, le pasteur Dieunedort Kamdem est à la tête d’un véritable holding, la Kanodi Ministry Communication. La formule est toute trouvée : « Si vous ne donnez pas 10 % à Dieu, le diable prendra 90 %. », lance Dieunedort Kamdem à ses milliers de fidèles en transe dans la cathédrale de la foi située sur les hauteurs de Yaoundé.

A 38 ans, l’homme, qui n’hésite pas à célébrer la messe vêtu d’un costume croisé rouge vif écume les plateaux de télévision pour vanter les mérites d’« une église décomplexée quant aux questions d’argent. La vraie Eglise de Dieu doit être un facteur de développement et de prospérité. J’ai fondé la cathédrale de la Foi pour satisfaire un manque. Les cultes traditionnels sont gênés de parler de richesse, de biens matériels. Or, c’est tout aussi important que le salut de l’âme. C’est pour cela que nos fidèles sont nombreux. »


Normal, puisque le Cameroun, pays de 23 millions d’habitants, compterait près de 70 % de chrétiens. Selon des estimations difficilement vérifiables, près de la moitié d’entre eux seraient des « born again ». Depuis la fondation de la cathédrale de la foi, il y a cinq ans, Dieunedort Kamdem revendique plus de 10 000 fidèles tous les dimanches dans l’ensemble des 32 chapelles qu’il a ouvertes à travers le pays. « Notre particularité, c’est que nous réalisons vraiment des miracles », affirme sans sourciller celui qui vend du rêve à une population désespérée par le chômage, qui avoisine les 30 % et des difficultés d’accès aux soins de santé.

Le pasteur Kamdem est au cœur d’un scandale financier. La Commission des marchés financiers, le gendarme de la bourse de Douala, avait mis en garde contre une campagne de collecte de fonds destinée selon lui à des investissements sur le marché des changes, moyennant une rémunération promise de 25%. Dans le viseur, la campagne de collecte qu’a initiée Gesem Forex Trading. Cette entreprise aurait déjà récupéré des fonds, dont le montant n’est pas précisé, auprès de 250 à 300 personnes. Selon un communiqué de la Cmf du 30 mai dernier, « Gesem Forex Trading ne remplit pas les conditions réglementaires requises pour procéder à de telles opérations et n’offre pas les garanties de transparence et de fiabilité nécessaires ».

Créée par le pasteur évangélique Dieunedort Kamdem, 40 ans, fondateur de l’église « La cathédrale de la foi », Gesem Forex Trading, filiale de Gesem Group (qui est implanté en Côte d’Ivoire), organise entre autres des conférences publiques destinées à l’« éducation financière», dont le but est « de vous révéler les secrets du plus grand marché financier mondial », détaille également la Cmf dans son communiqué.


Une enquête récemment diffusée en mai dans le magazine « Afrique Investigation » de Canal+, mettait en scène Dieunedort Kamdem devant ses ouailles, au cours de l’une de ces conférences, le 14 février à Douala. « Vous investissez un million par exemple et vous nous donnez le nom de votre banque. Et chaque mois, on vous donne 250 000 Fcfa pendant un an… », laissait entendre le pasteur. Il avouait alors avoir déjà placé 4 millions Fcfa, pour lesquels il aurait reçu 1 million Fcfa mensuellement d’intérêts.

La mise initiale proposée par Gesem Forex Trading était de 500 000 Fcfa et l’ouverture du dossier s’élevait à 50 000Fcfa. Grosse arnaque tout de même.
Que dire de l’Eglise presbytérienne camerounais (Epc) qui après avoir accouché de l’Eglise presbytérienne camerounaise orthodoxe n’est pas au bout des batailles des pasteurs qui se disputent les pistes et fonctions juteux, laissant leurs ouailles dans la tourmente et l’exaspération.




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