CORREF press release on the report about Thomas Philippe, Jean Vanier, and L’Arche

PARIS (FRANCE)
CORREF - La Conférence des religieux et religieuses de France [Paris, France]

February 8, 2023

By Sister Véronique Margron OP

[Google translation followed by the French text. See also the full report on Philippe, Vanier, and L’Arche, and the synthesis (executive summary).]

CORREF read with horror and infinite seriousness the damning reports of l’Arche , “Ownership and abuse, investigation of Thomas Philippe, Jean Vanier and l’Arche”, and of Tangi Cavalin “l’Affaire, The Dominicans facing scandal of the Philip brothers. (note 1) both published on January 30.

Above all, the Conference of Religious of France salutes the very great professionalism of the researchers, their independence, their courage and that of the bodies that commissioned them, L’Arche and the Province of France of the Dominicans. All participate in this “little bit of truth” that we so need in the face of sexual violence committed in the Church and the systemic causes that made it possible.

These sums of work come to confirm – if it were still needed – the strength and accuracy of the work accomplished by the CIASE with its report. CORREF reiterates here its admiration to its president, Jean Marc Sauvé and to all of his team and associated researchers.

They also confirm how much without the voice of the victims nothing is possible or can be understood. CORREF once again pays tribute to the courage of those who speak up and allow others to speak up one day. It reiterates its total commitment so that the recognition of the crimes suffered and their traumatic repercussions are taken into account by the communities concerned and beyond them, religious life in France. As well as the slow path of reparation essential to the restoration of persons and to the assumption of responsibility by the Church.

Our Conference emphasizes – with gratitude for its members – the decisive place of the “Recognition and Reparation Commission” chaired by Antoine Garapon and which is available to any victim of a religious community. (https://www.reconnaissancereparation.org /who-are-we )

These two volumes – which must now be appropriated to see all the consequences – show how much under cover of a doctrine – and even of a defense of its rigor – such crimes could have been committed. How much also the apostolic impulse can hide a culture of control and moral rigorism, sexual perversion and a reversal of evil into good. It is therefore today a whole ecclesial, theological and pastoral culture that must be questioned as it has been the breeding ground for abuse, manipulation, aggression, lies and even death.

How also not to wonder in an abyssal way on the way in which the secrecy made possible for these men the perpetuation of the gnostic delirium of these men, of their impunity, of their grips and sexual attacks. The imposition of a “great silence” by the Roman authorities, until the secret turns in favor of the authors. The CIASE report had already warned about these practices.

It is also impossible to pass over in silence the blindness – feigned or real according to – of many authorities of the Church as of the order of Saint Dominic. But undoubtedly beyond them, of a sincerely believing people. This should again and again question us about our capacity for judgment and the need to break with self-segregation in order to hope to detect the signals – strong or weak – of abuses and reform what needs to be reformed in our governance.

Finally, we will have to look closely at all the communities and religious groups deeply marked by the follies of these men, as they had relations with many so-called “new” communities of the time or places of tradition such as monasteries or convents. We have not finished trying to elucidate the consequences of these links and their deleterious effects even today.

A lot of work is still ahead of us. The CIASE report, the remarkable work of the two study commissions mandated by l’Arche and the Dominicans, the words and expertise of the victims compel us to pursue it, believing that the truth of the Gospel calls us to it and that religious life will come out of it more authentic, simply human and in search of its God. That of the humiliated.

Sister Véronique Margron, op, president

And the Bureau of CORREF

Note 1: Tangi CAVALIN, The Dominicans facing the scandal of the Philippe brothers, Cerf 2023

Home – English

8 février 2023

Communiqué de presse de la CORREF

news, Espace media, communiqués et dossier de presse, La Corref, Emprise et abus

PARTAGER

À LA SUITE DES PARUTIONS DU 30 JANVIER 2023

L’ARCHE, LES DOMINICAINS ET LES FRÈRES PHILIPPE

La CORREF a lu avec effroi et une infinie gravité les rapports accablants de l’Arche, « Emprise et abus, enquête sur Thomas Philippe, Jean Vanier et l’Arche », et de Tangi Cavalin « l’Affaire, Les dominicains face au scandale des frères Philippe. » (note 1) tous deux parus le 30 janvier dernier.

Avant tout, la Conférence des religieuses et religieux de France salue le très grand professionnalisme des chercheurs, leur indépendance, leur courage et celui des instances qui les ont mandatés, l’Arche et la Province de France des dominicains. Tous participent de ce « un peu de vérité » dont nous avons tant besoin face aux violences sexuelles commises dans l’Église et aux causes systémiques qui les ont rendues possibles.

Ces sommes de travail viennent confirmer – s’il en était encore besoin – la force et la justesse du travail accompli par la CIASE avec son rapport. La CORREF redit ici son admiration à son président, Jean Marc Sauvé et à l’ensemble de son équipe et des chercheurs associés.

Elles confirment aussi combien sans la parole des victimes rien n’est possible ni ne peut se comprendre. La CORREF rend hommage à nouveau au courage de celles qui prennent la parole et permettent à d’autres de la prendre un jour. Elle redit son engagement total afin que la reconnaissance des crimes subis et de leurs répercussions traumatiques soit prise en compte par les communautés concernées et au-delà d’elles, la vie religieuse en France. De même que le lent chemin de réparation indispensable à la restauration des personnes et à la prise de responsabilité de l’Église.

Notre Conférence souligne – avec gratitude pour ses membres – la place décisive de la « commission Reconnaissance et Réparation » présidée par Antoine Garapon et qui est à la disposition de toute victime d’une communauté religieuse.(https://www.reconnaissancereparation.org/qui-sommes-nous)

Ces deux volumes – qu’il faut désormais s’approprier pour en voir toutes les conséquences – manifestent combien sous couvert d’une doctrine – et même d’une défense de sa rigueur- de tels crimes ont pu se commettre. Combien aussi l’élan apostolique peut cacher une culture de l’emprise et un rigorisme moral, une perversion sexuelle et un retournement du mal en bien. C’est donc bien aujourd’hui toute une culture ecclésiale, théologique, pastorale qu’il faut interroger tant elle a été le terreau des abus, de la manipulation, de l’agression, du mensonge et même de la mort.

Comment aussi ne pas s’interroger de façon abyssale sur la façon dont le secret a rendu possible pour ces hommes la perpétuation du délire gnostique de ces hommes, de leur impunité, de leurs emprises et atteintes sexuelles. L’imposition d’un « grand silence » par les autorités romaines, jusqu’à ce que le secret se retourne en faveur des auteurs. Le rapport de la CIASE avait déjà alerté sur ces pratiques.

Il est aussi impossible de passer sous silence l’aveuglement – feint ou réel selon – de nombre d’autorités de l’Église comme de l’ordre de saint Dominique. Mais sans doute au-delà d’elles, de tout un peuple sincèrement croyant. Voilà qui doit encore et encore nous interroger sur notre capacité de jugement et sur la nécessité de rompre avec l’entre-soi pour espérer détecter les signaux – forts ou faibles – de dérives et réformer ce qui doit l’être de notre gouvernance.

Enfin il va falloir regarder de près l’ensemble des communautés et groupes religieux profondément marqués par les folies de ces hommes, tant ils eurent de relations avec nombre de communautés dites « nouvelles » de l’époque ou des lieux de tradition tels des monastères ou couvents. Nous n’en avons pas fini de chercher à élucider les conséquences de ces liens et leurs effets délétères aujourd’hui encore.

Un lourd travail est encore devant nous. Le rapport de la CIASE, les travaux remarquables des deux commissions d’études mandatées par l’Arche et les Dominicains, la parole et l’expertise des victimes nous obligent à le poursuivre, croyant que la vérité de l’Évangile nous y convoque et que la vie religieuse en sortira plus authentique, simplement humaine et à la recherche de son Dieu. Celui des humiliés.

Sœur Véronique Margron, op, présidente

Et le Bureau de la CORREF

Note 1: Tangi CAVALIN, Les dominicains face au scandale des frères Philippe, Cerf 2023

Home – English

https://www.viereligieuse.fr/communique-de-presse-de-la-corref/